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Appel à communicationLe laboratoire NPG , le Centre Takamul et le laboratoire LAREMO , avec le soutien de la fondation Hanns Seidel organisent la 2éme édition de la Conférence Internationale Humains, Organisations et Développement International Conference on Human , Organizations and Development 2nd Edition ICHOD 2025 Sous le thème : Engagement sociétal des entreprises : repenser les frontières entre développement économique et développement social
07 & 08 Novembre 2025 à Marrakech
Les entreprises sont des entités sociales, dont le pouvoir et l’influence se sont considérablement accrus depuis plusieurs décennies. Pour certaines d’entre elles, de taille internationale, leur pouvoir s’apprécie au regard d’un chiffre d’affaires supérieur au budget de certains États. Leur influence se mesure aux pressions exercées par leur activité de lobbying et à la mise sur le marché de produits et de services qui façonnent et transforment le social. Cet « encastrement » politique de l’entreprise dans la société lui assigne une responsabilité à l’égard des conséquences de ses décisions et actions envers les parties prenantes représentant la société. En droit, le principe de responsabilité est la capacité de percevoir les conséquences de ses actions ou inactions et d’être capable de les assumer. Il n’en va pas de même pour la responsabilité sociale d’une entreprise, provenant de la traduction du terme « Corporate Social Responsibility » (CSR). À l’heure du changement climatique et de la montée en puissance de l’IA, la RSE s’est progressivement invitée dans la stratégie des entreprises. La définition institutionnelle de la Commission européenne envisage la RSE comme un acte volontaire et supra-légal : « Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes ». La RSE est « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes… » (Livre Vert, CE, 2001). Si la RSE se nourrit des trois composantes du Développement Durable (économie, social et environnement) et de sa dimension temporelle (les générations futures), elle intègre également une composante éthique. Ainsi, l’ISO 26000 qui est une norme internationale énonçant des lignes directrices de responsabilité sociétale définit la responsabilité d’une organisation « vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement se traduisant par un comportement éthique et transparent qui contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société, prend en compte les attentes des parties prenantes, respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes internationales de comportement » (NF ISO 26000, 2010). En introduisant une obligation de comportement éthique, le concept de RSO réinterroge la légitimité sociale du monde des affaires et des organisations. Elle questionne le bien-fondé des pratiques des entreprises et de leur finalité en introduisant, en contrepoint, un jugement moral sur l’économie, alimentant un « marché de la vertu » (Vogel, 2005). Le WBCSD (World Business Council for Sustainable Development) parle quant à lui de «contribution des entreprises au développement économique durable, travaillant avec les employés, leurs familles, la communauté locale et la société au sens large pour améliorer leur qualité de vie» S’inscrire dans une logique RSE exige ainsi de l’entreprise une réflexion sur l’ensemble de ses parties prenantes. Une réflexion qui n’est pas innocente ni gratuite dans la mesure où une stratégie RSE donne à l’entreprise une image externe d’ « entreprise citoyenne », ce qui a un effet considérable sur les consommateurs. Cet engagement vis-à-vis des parties prenantes n’est pas fortuit. Allouche, Huault et Schimdt (2004) considèrent que l’adoption de la RSE est une réponse à la nécessité de maximiser les objectifs de l’entreprise par l’entremise de sa rentabilité au profit de l’actionnaire mais aussi des autres parties prenantes. La GRH peut être dans ce sens un levier puissant pour l’entreprise qui veut adopter un comportement plus socialement responsable notamment à travers la mise en place de pratiques innovantes pour ses parties prenantes (Fraisse et Gurefeld, 2005). RSE : Quid du Maroc ? Le Maroc s’est inscrit comme la majorité des pays à travers le monde dans la vague de la mondialisation. Ce choix a différents avantages mais des exigences existent aussi. Il s’agit notamment d’une mise à niveau des entreprises marocaines pour pouvoir contrecarrer la concurrence étrangère. Un effort devrait être mené pour garder leur compétitivité vis à vis tout d’abord du marché marocain mais aussi international. Elles se doivent ainsi de répondre à différentes normes de qualité, d’hygiène mais aussi d’environnement et des normes sociales. La grande majorité des entreprises marocaines définissaient leur légitimité sur la seule base de critères économiques sans tenir compte de leur impact sur leurs parties prenantes ni de leur responsabilité sociale. En 2006, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) avait conçu et mis en place un label de la RSE. Cette action était motivée par les changements que vit le pays et son ouverture à l’international. Le Label CGEM pour la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) est une reconnaissance du respect, par les entreprises marocaines, de leur engagement à observer, défendre et promouvoir les principes universels de responsabilité sociale et de développement durable dans leurs activités économiques et leurs relations sociales. En février 2024 se sont 33 nouvelles entreprises qui se sont octroyées le Label RSE CGEM dont 18 ont eu le label pour la première fois. Un chiffre très intéressant qui interroge l’engouement vers la labélisation, l’intérêt de se faire labéliser et les vrais impacts de cette labélisation sur les différentes parties prenantes. En ce qui concerne la recherche scientifique, les chercheurs marocains ont contribué à l'analyse et à la compréhension de la RSE dans le contexte national. Omar Benaicha (2017) a étudié la diffusion de la RSE au Maroc, mettant en évidence l'influence des facteurs socioculturels locaux sur les pratiques des entreprises. Dans un autre travail plus récent, Benaicha (2024) a étudié le lien entre RSE et développement durable territorial en mettant au clair l’effet du projet solaire NOOR et notamment le projet MASEN sur le développement de la région de Ouarzazate . De même, Adil Cherkaoui (2016) a exploré les facteurs déterminants de l'adoption de la RSE, proposant des analyses perceptuelles et des typologies comportementales spécifiques aux entreprises marocaines. Les travaux d’El Aboubi (2007,2009) ont étudié la question de différents points de vue en étudiant l’impact de la labélisation ou encore la prise en compte des principes de la RSE dans le management. Chaouki et Amzil (2024) quant à eux ont mis l’accent sur les pratiques qu’une entreprise socialement responsable met en place pour contribuer au développement des compétences du collaborateur que cela soit en termes de formation de carrière ou de développement de leur employabilité. S’intéresser au salarié concerne aussi plus que le volet professionnel et peut s’élargir au hors-travail comme l’explique Farah (2021) en étudiant la question de la parentalité en entreprise et en soulignant des années plus tôt que la prise en compte de la vie hors-travail peut être une pièce du puzzle RSE (Bentaleb et Farah, 2012). Par ailleurs, des études ont souligné que les Petites et Moyennes Entreprises (PME) marocaines mettent aussi des pratiques RSE qu’elles vont adapter en fonction des institutions formelles et informelles locales, reflétant ainsi un fort ancrage contextuel (El Abboubi et Cornet , 2007) . Au-delà des labélisations et des engagements pour des pratiques internes ou qui vont avoir des impacts sur l’entreprise, nous souhaitons inscrire les travaux de ce colloque dans une approche plus globale qui concerne différentes organisations et qui questionne leur responsabilité sociétale. Le rapport du CESE sur la RSO paru en 2016 avait soumis plusieurs recommandations pour développer l’engagement sociétale dans les organisations. Durant les dernières années l’engagement de certains organismes est devenu plus visible et notamment au niveau des universités. Il est donc temps d’interroger ces évolutions e d’étudier leur impact sur la société et les individus. AXES DU COLLOQUE : Les contributions attendues, sous forme de revues de littérature, d’études empiriques ou de retours sur expériences, doivent être en rapport avec les axes suivants :
Toutefois, la liste des axes ci-dessus n’est pas exhaustive, toutes autres propositions en rapport avec la problématique du colloque sera la bienvenue. CALENDRIER 16 Mai 2025 : Lancement de l’appel à communication 16 Juin 2025 : Date limite de soumission des résumés à partir du 15 Juin 2025 : Retour des évaluateurs 15 Juillet 2025 : Date limite de soumission du papier Final à partir du 15 Septembre 2025 : Retour des évaluateurs 07 et 08 Novembre 2025 : Date du colloque MODALITES DE SOUMISSION Les intentions de communication / résumés : L’intention de communication doit être faite en un maximum de 3 pages mises en page comme suit (Times New Roman Word, taille 12, interligne simple, (marges : 2x4), Mots clés max 5). Les projets de communication doivent comporter le titre de la communication, le nom et prénom des auteurs et leurs affiliations, la problématique, la méthodologie et les résultats potentiels. Les soumissions peuvent être faites en français ou en anglais. ÉQUIPE DE COORDINATION :
COMITÉ D'ORGANISATION :
Comité scientifique Président d’honneur : IGALENS Jacques (Professeur émérite, Université Toulouse Capitole Toulouse, France)
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